Le Bassin Minier a été le banc d’essai de la CECA. Des les années 1950 son sort était scellé pour une fin progressive . les années 90 furent celles de la mise à mort, malgré les promesses de relance par Mitterrand. pour mesurer le traumatisme que cela a représenté, un petit rappel :
La mine ce n’était pas, comme dans la chanson, seulement des mineurs de fond. C’était aussi des cadres, des techniciens, des ingénieurs, des chercheurs, la chimie, des laboratoires, la métallurgie, le chemin de fer des mines, de nombreux sous traitants, toute une filière de la santé.
C’est donc à ce choc que la population et ses élus ont du faire face, d’autant que la mine était la mono industrie de notre bassin. On peut dire que, 50 ans après notre territoire ne s’est pas encore remis .
La requalification des friches industrielles et le remodelage du paysage minier sont plutôt une réussite, on ne peut pas en dire autant de la reconversion économique tant vantée. En réalité, la vocation industrielle a été abandonnée au profit, d’une nouvelle vocation fixée dans le rapport TEN, présenté au Conseil Général, dans les années 80 :
” Devenir une terre de tourisme, d’ échanges et de communications “.
Contrairement au Nord, avec Renault, PSA et Toyota, notre bassin a très peu profité de la reconversion de l’ industrie automobile, à l’exception de la FM à Douvrin très vite condamnée avec la délocalisation de sa fonderie, et STA à Ruitz.
Le TOURISME a un impact réel sur notre littoral, mais des résultats limités dans le BM où il s’agit surtout d’un tourisme de mémoire. Le ” Louvre Lens” n’a pas dopé l’économie, mais il donne un nouveau visage et une ouverture culturelle. Le centre ville de Lens est en déclin. UNESCO-MUSE, le BM n’a pas retrouvé une attractivité. Sa population est en lente érosion, surtout chez les jeunes.
La seule dynamique qu’on observe est celle du secteur de la LOGISTIQUE. Les énormes bâtiments poussent comme des champignons. ce n’est pas sans conséquence sur nos terres agricoles et notre environnement, avec le flux tendu de camions qui desservent ces plates forme.
Les élus s’accommodent de cette logistique et même l’encouragent à coups de subventions. Ca leurs permet d’afficher des résultats en terme d’emplois. L’implantation d’ AMAZON à Avion, saluée par le PC et le PS, est l’exemple même du manque de volonté de sortir le BM de la précarité.
La logistique crée en réalité, très peu d’emplois et en détruit avec le commerce en ligne. Des emplois peu qualifiés, à temps partiel.
La logistique est fragile, car facilement délocalisable. La robotisation qui se met en place risque de peser sur l’emploi. On peut dire que le BM a perdu son statut de Bassin Industriel, créateur de richesses et plus value Rien n’est fait pour attirer la matière grise, les jeunes diplômés.
Et ce n’est pas l’usine à batteries à Billy Berclau, annoncée avec forte publicité, qui va inverser la tendance.
S’il fallait résumer. Le BM, non seulement n’a pas achevé sa reconversion, mais le chômage et la précarité de masse risque encore de perdurer. 70% des foyers fiscaux ne sont pas assujettis à l’impôt sur les revenus.